Elle a explosé durant la crise sanitaire et persiste malgré la fin des restrictions. En France, la livraison de plats à domicile est aujourd’hui un véritable phénomène de société, pesant pour 318 millions de visites en restauration commerciale en 2021, soit 8 % des visites totales du marché, selon une étude menée par The NPD Group.
Entre 2019 et 2021, cette pratique de consommation a bondi de +85 % et de +47 % entre 2020 et 2021. Au 1er trimestre 2022, la tendance reste dynamique, avec un bond de +35 % vs la même période de 2021.
Autrefois en tête des produits les plus consommés, la pizza ne représente désormais plus qu’une commande sur 10 (contre une commande sur 4 en 2019). En cause : la diversification de l’offre, notamment sur les segments du burger (une commande sur 3 en 2021) et des plats exotiques (poké bowls et tacos par exemple). Combiné à l’inflation, ce changement du mix produit fait grimper le ticket moyen en 2021 entre 5 % et 10 % par rapport à 2019.
L’intelligence artificielle, un « rôle essentiel »
Du côté des profils, la tendance s’inverse : alors que les femmes représentaient 52 % des commandes livrées en 2019, les hommes étaient 57 % à opter pour la livraison en 2021. Un tiers des commandes sont également effectuées par des familles, contre 27 % avant la crise.
« La crise sanitaire a été un accélérateur de croissance sans précédent pour un circuit de la livraison qui a gagné profondément en maturité depuis. Si la restauration rapide reste majoritaire et concentre les deux tiers des commandes, la livraison s’est désormais généralisée sur plusieurs segments, analyse Maria Bertoch, experte foodservice au sein de The NPD Group. Le développement du travail hybride (présentiel et distanciel) marque l’arrivée de la livraison sur le lieu de travail. Des opérateurs comme Sodexo se sont adaptés afin de proposer leurs plats en livraison à domicile, tandis que les agrégateurs ont développé l’offre de groupe pour les commandes collectives depuis les bureaux. »
L’étude observe par ailleurs une réduction du délai de préparation, à la faveur du développement des dark kitchens. « Le temps reste un élément déterminant pour les opérateurs de livraison. Désormais, l’intelligence artificielle y joue un rôle essentiel, en optimisant les flux de commandes et en intégrant des données comme le trafic routier, le profil et les attentes des utilisateurs », commente également l’experte.
M.B.
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