
La 2e phase de déconfinement de la France a été amorcée ce jeudi 28 mai, avec la conférence du Premier Ministre. Les restaurants et bars rouvriront le 2 juin, sous certaines conditions. Didier Chenet, président du Groupement National des Indépendants (GNI), partage ses réactions et nouvelles inquiétudes en exclusivité pour B.R.A. Tendances Restauration.
¤ Quelle est votre sentiment général suite aux annonces gouvernementales du 28 mai?
« Ce sont de très bonnes nouvelles. Elles sont bonnes pour le moral des professionnels, et pour celui des Français en général. La vie va pouvoir reprendre : les café, bars, et restaurants, c’est la vie des Français ! Nous sommes très satisfaits de la réouverture des terrasses en zone orange. Les professionnels m’avaient demandé de porter cette requête, ce que nous avons fait avec le GNI. Le gouvernement nous a entendus, et nous saluons son pragmatisme en la matière. Je déplore cependant la décision d’interdiction de consommation au comptoir des bars et bistrots. Elle va considérablement nuire à l’activité de ces établissements. Cette décision est incompatible avec l’esprit des bistrots et leur équilibre financier. Le Premier Ministre a dit qu’il y aurait une réévaluation des règles avant le 22 juin : le GNI mettra toute son énergie d’ici là pour trouver une solution. »
Ce sont de très bonnes nouvelles ! La vie va pouvoir reprendre !
¤ Que pensez-vous du reste du protocole mis en place pour les bars et restaurants?
« Il est le fruit de longues concertations, qui se sont déroulées avec brio sous la houlette de Sébastien Bazin, président d’Accor. Il a été accepté unanimement par la profession, et nous le trouvons adapté. C’est un juste compromis entre la sécurité des clients, celle des salariés, et l’adaptabilité possible de notre métier. Il est contraignant, car nous allons travailler avec une disponibilité dégradée. Mais c’est une exigence qui s’impose à nous, pour le bien-être de tous, et que nous respecterons. Nous mettrons en place le mètre de distance demandé entre chaque table, et tous les barmen et serveurs de France seront équipés d’une visière de protection. Nous sommes notamment ravis que, dans ce protocole, ne figure finalement pas les écrans sur les comptoirs. Ces plaques transparentes auraient été rédhibitoires pour les clients. »
¤ L’abrogation de la loi des 100km est-elle une autre bonne nouvelle pour le secteur?
« Absolument ! Il s’agit d’une réouverture franche, et c’est une excellente nouvelle. Toutes les destinations touristiques ne pouvaient pas se contenter de la clientèle locale et régionale. Elles avaient besoin de cette clientèle touristique, même si elle ne sera que nationale…»
¤ Quelles sont les nouvelles priorités et demandes des CHR?
« Il nous faut maintenant rassurer nos salariés et nos clients, et leur dire qu’ils peuvent revenir dans nos restaurants en toute sécurité. C’est tout l’intérêt du protocole qui sera déployé dans toute la France. Si ce 28 mai constitue une nouvelle étape dans le déconfinement, le plus dur reste à faire pour la restauration. Il lui faudra faire face un mur de dettes : échéances des prêts, des PGE contractés, des loyers… Les professionnels des CHR devront affronter toutes ces échéances, dans le contexte du protocole. Nous disons au gouvernement que ce n’est pas le moment de les laisser au milieu du gué : il doit poursuivre le plan de relance. Tous les efforts consentis seraient vains si nous n’avions pas la consolidation des aides que nous demandons, à savoir :
– la prolongation de l’exonération des charges patronales, à tout le moins jusqu’au 3 décembre ;
– la prolongation du chômage partiel à 100 %, pour le secteur des CHR, jusqu’au 31 mars 2021. »
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