
Prix et affaires
Quasi-stabilité de la production pour les CHR
En juin 2018, la production des services était presque stable (+ 0,1 %) après une baisse en mai (− 1,2 %). La

production dans l’hébergement-restauration affichait également + 0,1 % sur un mois, après + 0,2 % en mai. Elle a gagné 0,6 % dans la restauration (après une stabilité le mois précédent), alors qu’elle s’est repliée dans l’hébergement (- 1,8 % sur un mois).
Ensemble de la restauration
Stable d’avril à mai 2018
+ 0,6 % de mai à juin 2018
+ 0,4 % sur un trimestre
Indice de production dans les services • Sources : DGFiP, Insee • Données CVS-CJO, base et référence 100 en 2015
Accélération des prix de l’alimentation
En août 2018, les prix à la consommation ont pris 2,3 % sur un an, comme en juillet. Ceux l’alimentation étaient

en hausse de 2,2 %. Les prix des produits frais ont davantage augmenté (+ 6,9 %), du fait d’un net rebond des tarifs des pommes de terre. Les prix des légumes frais et des fruits frais affichaient aussi une hausse, mais moins forte que le mois précédent : respectivement + 9,8 % après + 10,1 % et + 7,4 % après + 8 %. Hors produits frais, les prix de l’alimentation ont gagné 1,4 %, ce qui est la plus forte hausse depuis décembre 2012. Le dynamisme des prix des boissons (alcoolisées et non alcoolisées) est l’une des explications.
Alimentation
+ 0,3 % sur un mois
+ 2,2 % sur un an
Produits frais
– 0,2 % sur un mois
+ 6,9 % sur un an
Données d’août 2018 • Source : Insee – indices des prix à la consommation • Champ : France hors Mayotte.
Hausse des prix des produits agricoles à la production
En juillet 2018, les prix agricoles à la production ont gagné 1,2 % en glissement annuel (après + 0,4 % en juin). Hors fruits et légumes, ils ont augmenté de 0,3 % sur un an (+ 1,2 % sur un mois).
Le prix des œufs a baissé de 7,1 %, l’offre ayant excédé la demande peu dynamique en été. Celui du lait de vache est à nouveau orienté à la hausse (+ 1,1 % sur un an). Les fruits ont vu leurs pris gagner 12,2 % sur un an. Certains fruits d’été ont enregistré de fortes croissances comme les abricots (+ 41,4 %) et les pêches et nectarines (+ 26,5 %). Les prix des légumes ont augmenté de 13,5 % sur un an, tirés par la hausse de ceux des melons (+ 39,2 %), la demande pour ce produit augmentant avec les fortes températures comme celles observées en juillet. Les salades ont quant à elles vu leurs tarifs croître de 16,3 %.

Indices des prix des produits agricoles à la production • Données de juillet 2018 (vs juillet 2017 et juin 2018) • Sources : Insee – SSP (ministère chargé de l’agriculture) • Données CVS – base et référence 100 en 2015
Infos du marché
Une saison estivale atypique
Selon le directeur de Protourisme, Didier Arino, la saison estivale 2018 a été très atypique. Déjà, elle a commencé
bien plus tard que d’habitude, la Coupe du monde de foot en étant l’un des principaux facteurs. La haute saison touristique s’est tenue du 21 juillet au 25 août et s’est « concentrée sur une période très réduite, du 4 au 19 août », selon les professionnels.
Au global, le bilan de la saison estivale sera marqué par une hausse de 3 % du CA du tourisme français et étranger, portée par Paris/Île-de-France et la Côte d’Azur. Elle avait plutôt mal commencé en juillet, avec une baisse de CA de 12 % vs 2017 ; mais août fut un très bon mois pour les structures touristiques françaises. « Les destinations dépendant essentiellement des clientèles françaises sont en baisse. Parmi les régions, Paris bat des records à la hausse alors que la Bretagne et la façade Atlantique battent des records de baisse (- 8 %). Pour les autres régions, la situation est plus contrastée », précise Didier Arino.
Les CHR, forts contributeurs à la création d’emplois

La création d’emplois a nettement marqué le pas au 2e trimestre 2018 dans la plupart des secteurs d’activité. Celui de l’hébergement-restauration est même devenu, ce trimestre-là, le plus important créateur d’emplois. Les embauches dans le secteur ont progressé de 1,2 % de janvier à mars 2018 et de 1,3 % au 2e trimestre 2018. L’emploi en RHF a globalement progressé de 3,6 % au cours des 12 derniers mois, soit l’équivalent de 36 000 postes supplémentaires.
Le GNI/Synhorcat met cependant en avant les difficultés récurrentes de recrutement de personnel en cuisine comme en salle, qui iraient en s’aggravant : 100 000 postes n’auraient pas été pourvus cet été.
La tendance reste néanmoins bien orientée et le secteur des industries hôtelières devrait continuer de recruter. Selon Pôle emploi, la branche hôtellerie/restauration a créé 8 500 emplois entre le 1er avril et le 30 juin 2018.
Le chiffre
31 minutes Ça serait la durée moyenne de la pause déjeuner en Île-de-France, selon une étude réalisée par la CCI de Paris IDF et publiée dans Les Échos (18/05/2018). Le journal précise que cette pause médiane est « de plus en plus mise à profit pour d’autres activités [que la restauration] comme le shopping ou le sport » et ajoute que c’est « une aubaine pour le snacking dont le nombre d’établissements a bondi de 63 % entre 2009 et 2016 », en région parisienne toujours.
Par Sylvain Pagure