
Indices de production
Des évolutions plaisantes pour les restaurants et les bars
L’Insee a lancé des « indices de production dans les services », mensuels et en volume, « du fait du poids croissant

des services en France et dans l’ensemble des pays européens ». Ils sont publiés 60 jours après la fin du mois, comme les indices de CA en valeur dont il sont issus. Globalement, « ils sont obtenus en déflatant les indices en valeur par un indice de prix de production dans les services (IPSE) », précise l’institut. Ce sont ces indices que nous relaierons et analyserons dorénavant dans cette rubrique.
Et pour commencer, voici un état des lieux de l’évolution de ces IPS pour l’ensemble de la restauration en France, et pour le segment des débits de boissons, en écho à notre dossier sur les cocktails et les mocktails.
Les courbes se suivent plus ou moins bien, avec 2 observations nettes :
• Ces indices sont globalement meilleurs sur les 6 derniers mois que sur les 6 mois précédents, ce qui confirme les analyses du Panorama B.R.A. publié le mois dernier (voir aussi p. 8 et 9).
• Août fut assez exceptionnel, tant pour l’ensemble du secteur que pour les bars. Mais cela ne fut malheureusement qu’une bulle, les indices ayant retrouvé des indices plus faibles dès juillet.
Boissons en CHR
Une embellie confirmée
Reprise du tourisme et météo ensoleillée : c’est le combo gagnant pour un développement des ventes de boissons en CHR. C’est ce qu’il s’est produit l’an dernier en France, et Nielsen le prouve à travers un bilan 2017 positif, détaillant les tendances 2017 en cafés, hôtels, restaurants, bars, pubs et clubs. Il s’avère qu’après une année 2016 assez morose, le marché des boissons en CHR a progressé en volume (+ 1,1 %) comme en CA (+ 1,9 %). Des températures

caniculaires ont été favorables au marché, notamment au niveau des eaux qui observent une véritable surperformance (+ 2,5 %). Les bières ont progressé (+ 1,6 %), avec un vrai engouement pour les bières de spécialités (+ 9,3 %), régionales et locales.
Les spiritueux affichent une croissance volume de 1,1 %, avec notamment les rhums et les gins qui continuent leur belle ascension en volume (respectivement + 10,9 % et + 17,6 %) et en CA (+ 11,8 % et + 18,7 %) ; mais les whiskies sont en difficulté (- 4 %). Et si les amers progressent avec une croissance de + 15 %, les anisés (- 5, 5 %) et les vodkas (- 1,1 %) continuent de reculer.
Les boissons rafraîchissantes sans alcool affichent un recul des volumes distribués (- 1 %) s’expliquant, entre autres, par la baisse des ventes des boissons très sucrées (colas, limonades, jus de fruits). En revanche, les sirops et concentrés (+ 9,2 %), les boissons au thé (+ 5,2 %) et les tonics (+ 1 %) marquent de belles progressions. Enfin, les limes et les boissons énergétiques conservent leur équilibre avec des gains volumes respectivement de + 1,2 % et + 0,8 %.
en volume, de 2016 à 2017
Consommation : une confiance retrouvée
Selon une étude menée par The Conference Board en collaboration avec Nielsen, la confiance des consommateurs atteint un niveau record au dernier trimestre 2017, dans le monde. Elle affiche en moyenne un score de 105 (100 étant le degré moyen d’optimisme dans le pays), soit 4 points de plus qu’à la même époque en 2016. 51 pays sont concernés par cette hausse et pour 35 d’entre eux, dont la France, le gain est supérieur à 5 points. L’Inde, le Royaume-Uni et les États-Unis connaissent par contre une baisse de confiance supérieure à 5 points, mais ces pays demeurent optimistes. Notons que le Brexit a un impact sur la confiance des consommateurs du Royaume-Uni, qui a régulièrement chuté depuis le vote.
La France a atteint, lors du dernier trimestre, un record jamais égalé depuis 2010. Cette tendance marque un regain d’optimisme des consommateurs, qui tranche avec la crise financière et les récentes incertitudes géopolitiques. Visible sur les terrains de l’emploi et de l’économie, cette amélioration se traduit dans les préoccupations des Français : à la fin de l’année, ils étaient 33 % à juger que les perspectives d’emploi sur l’année à venir étaient bonnes ou excellentes, contre 16 % fin 2016. Ils étaient 59 % à avoir le sentiment que la récession a chuté, contre 71 % l’année précédente. La crainte du terrorisme diminue au profit de préoccupations sur la hausse des prix des produits alimentaires et de l’énergie et sur le réchauffement climatique.
Par Sylvain Pagure